Liens entre besoins psychologiques et connaissance de soi
La crise provoquée par la COVID-19 depuis un an a fortement rebattu les cartes dans les relations professionnelles. Elle met en lumière le bénéfice de s’intéresser aux besoins psychologiques des collaborateurs et à l’importance des contacts sociaux. La bascule de l’open space au bureau à distance s’est accompagnée de l’augmentation de la charge mentale : les contraintes professionnelles et personnelles ont pris une tout autre dimension. Pour ceux qui sont restés sur site, elle augmente également, mais pour d’autres raisons :
§ surcroît de charges de travail
§ réorganisation des plannings
§ gestes barrières à respecter.
Cette charge mentale est de plus en plus difficile à maîtriser. Renforcé par le fait que nous nous sommes retrouvés, par la force des choses, à vivre une course de fond, alors que nous pensions partir pour un sprint. La montée des risques psychosociaux en est une des conséquences. Même si réduire la charge mentale ne va pas résoudre toutes les difficultés créées par la crise d’un coup de baguette magique, cela constitue un point de départ pour désamorcer les risques psychosociaux et envisager une sortie pérenne de la situation de détresse.
Renouer avec son potentiel, son efficacité et sa satisfaction passe d’abord par la connaissance mais aussi l’acceptation de soi notamment. Ainsi, les collaborateurs ne gaspillent pas leur énergie à devenir quelqu’un que l’on n’est pas, à déployer des mécanismes de défense ou à essayer de changer les autres. Au contraire, ils l’utilisent plutôt pour révéler leur plein potentiel. Ce qui inclut connaître ses angles morts qui rendent chaque personne imparfaite, mais en font aussi sa singularité.
La qualité des relations humaines au cœur de l’efficacité personnelle
Or, si 95% des personnes considèrent bien se connaître, en réalité c’est vrai pour seulement 15%. Dit autrement, les gens ne se connaissent pas, ou mal. D’où le fait qu’une partie de leur potentiel reste dormante. Et cela représente un manque à gagner pour l’entreprise. Le travail à mener consiste donc à permettre à chaque collaborateur de mieux se connaître, afin de mettre en lumière leur potentiel non exploité.
Par ailleurs, de la même manière qu’il a besoin de manger, dormir, un être humain a besoin de relations interpersonnelles. Faire une impasse sur nos besoins relationnels comporte le risque de développer des frustrations néfastes à notre bien-être psychologique et notre efficacité personnelle. D’ailleurs, les études de Will Schutz, qui font référence, sur des équipes hautement qualifiées et performantes de la marine américaine ont expliqué la survenue d’erreurs banales par la présence de ruptures de communication au sein des équipes. Ces dernières conditionnées par les incompatibilités entre les besoins des uns des autres ont enrayé la confiance et la collaboration dans l’équipe.
Les recherches de Schutz mettent en évidence le fait que le potentiel ne s’exprime pas tout seul, mais au contact avec les autres. Plus les contacts sont de qualité, plus le potentiel de chaque individu va pouvoir s’exprimer. Cependant, chacun n’a pas les mêmes besoins et au même moment. C’est là où les DRH et les managers jouent un rôle clé dans l’accompagnement des collaborateurs vers une prise de conscience de leur potentiel et de leurs besoins pour mieux les gérer.
La formation des managers et des RH : la clé de réussite
Encore faut-il que le manager lui-même ait satisfait, autant que possible ses besoins psychologiques propres ! Sans quoi, il risque de tomber dans le filet tendu des frustrations sous-jacentes en exprimant des difficultés à déléguer ou à faire confiance, refus de reconnaître le travail des autres ou encore à leur laisser la place.
Traiter des besoins psychologiques peut sembler complexe. Mais l’investissement en vaut la peine et s’avère payant, qui plus est, dans la durée. Pour autant, il ne s’agit pas de s’improviser « psychologue du service » en avançant avec les moyens du bord, au risque de faire plus de dégâts que du bien. Pour éviter ces écueils, les formations réservées à des professionnels RH ou des spécialistes de l’accompagnement permettent de développer les compétences nécessaires – dont, entre autres, maîtriser les principes du fonctionnement humain et savoir les appliquer en toute objectivité. Finalité : amener chaque collaborateur à découvrir qui il est, ses forces uniques et la touche personnelle qu’il apporte à tout ce qu’il fait.
Cet état des lieux bien mené peut révéler des besoins en développement de compétences, spécifiques à la réalité personnelle de chacun pour l’aider à en tirer le meilleur avantage. Les besoins ainsi identifiés, permettent aux professionnels RH de prescrire en toute connaissance de cause un programme de formation le plus adapté. Adapté pour le collaborateur et pour les enjeux de l’entreprise.